« Voix chorale ; du corps accord au chœur à chœur »
en zoom autour de Odile AMOSSÉ, Nathalie MANCEAU & Claire GILLIE
Odile AMOSSE : « Le chant du geste, une métamorphose ? »
ARGUMENT :
De l’imaginaire de la cheffe de chœur, du chef de chœur, au partage sonore : l’union entendue du geste et de la voix ; langages entre la langue et sa musique.
Le chant choral, communion entre une cheffe silencieuse, un chef silencieux, et un chœur chantant, fait-il œuvre de métamorphoses ou lieu de mémoires ?
Le chant choral rejoue-t-il « le corps accord » du triangle initial de chant d’amour mère, père, enfant, développé, théâtralisé dans la société, porteur de langages directs et/ou sublimes ? Le chant choral, le geste à l’œuvre, voix des voix, à l’essentiel d’une poétique ?
Odile Amossé est directrice artistique de L’IMV (Institut Musical de Vendée). Elle a été assistante du directeur musical au CMBV (Centre de musique Baroque de Versailles), et cheffe de chœur chargée de la filière vocale au conservatoire du Tarn. Elle est certifiée en éducation musicale et chant choral, titulaire du D.U. Voix et Symptômes Paris7 et d’un master2 E-tourisme et ingénierie culturelle des patrimoines Université de La Rochelle. Elle est membre de l’IFAC (Institut Français d’Art Choral).
Nathalie MANCEAU : « Voix chorales : entre frictions et harmonie »
ARGUMENT :
À travers mes expériences de direction de chœurs dans l’esthétique des musiques populaires, je m’interroge sur les dynamiques en action - individuelles et collectives - qui se jouent au sein d’une chorale amateure, au point d’en révéler sa singularité.
Avec une articulation autour de 2 axes:
- être en accord / être dans un corps à corps
- en chœur / ran-cœurs
Et des mots clefs : voix chorale, solitaire/solidaire, conflits/harmonie, lien émotionnel, interactions, illusion groupale, danse corporelle, corps collectif, quête d’appartenance, le chef de chœur catalyseur…
Et une comparaison d’expérience essentiellement entre la chorale rock senior Salt and Pepper et le collectif vocal ELLES.
Nathalie Manceau est autodidacte ; une rencontre change le cours de sa vie à l'âge de 17ans : jeu en groupe, première scène et voilà, que la passion l'emmène ! De piano-bar en festival, elle voyage entre différents univers : blues, pop, rock, jazz, chanson… De conservatoire en formation universitaire, elle étudie la voix sous toutes les formes. De chanteuse à cheffe de chœur, Nathalie aime porter de beaux projets artistiques à « haute valeur humaine », toujours avec énergie et bonne humeur. Ainsi, elle est le « piment » des Salt and Pepper, Chorale Rock Senior détonante, à l’affiche au cinéma avec « Chœur de Rockers » en décembre 2022. Depuis 2019, elle impulse le collectif vocal ELLES et explore une nouvelle forme de chœur mêlant voix et mouvements, à travers spectacles, concerts et clips scénarisés. Elle est aussi le catalyseur des Cinés-Chanteurs du Studio 43 et des Marathoniens de la Création du réseau Cultures du Cœur. Artiste associée de la Compagnie Na !, elle imagine et porte des actions artistiques collectives et solidaires, dédiées aux droits des femmes et à l'écocitoyenneté. Pour résumer, Nathalie Manceau cherche à expérimenter de nouvelles voies pour que s’élèvent toutes les voix.
Claire GILLIE : « Signature et dédicace vocale ; d'un chœur à l'autre »
ARGUMENT :
Tel un tisserand, le chef de chœur entrecroise les fils savamment colorés des voix plurielles qui s’élancent ou ploient au moindre de ses gestes. La trame sonore émerge de cet enchevêtrement et cherche preneur, hors les arcanes anatomiques des choristes. Est-elle « empreinte vocale » ou « signature vocale » ? La pâte sonore du chœur porte-t-elle les emblèmes de celui ou celle qui le fait travailler et le dirige ? Quel est ce « geste vocal » collectif – se faisant offrande généreuse ou réservée – qui déplie ou retient sa dédicace invocante vers l’auditeur ?
Le lien à l’autre infléchit la position physique et psychique du corps, dans le corps à corps avec l’autre : la qualité vocale comme la qualité de l’appel s’en trouvent déviées. C’est toute une dialectique de la demande et du désir qui risque, si on n’y prend garde, de jouer contre la signature vocale du chœur. Certains en viennent à abattre des cartes qui ont nom alors de « résistance », « défense », « refus », « inhibition », venant alors entraver la dédicace à l’autre. Alors cent fois sur le métier le chef de chœur remet l’ouvrage. Afin d’éviter ces accrocs dans le tissu sonore et de veiller au grain (de la voix), afin que la musique puisse advenir.
Claire Gillie est Psychanalyste, membre d’Espace Analytique (A.M.E.a), et de la FEP (Fondation européenne pour la psychanalyse), docteur en Anthropologie Psychanalytique (Paris 7), chercheur associée au Laboratoire CRPMS de Paris 7, agrégée de musicologie (professeur en IUFM), pianiste et organiste. Également traductrice, elle a été chargée de cours à Paris 7 et Paris 3, après un parcours en ethnomusicologie (CNRS), sociologie (DEA). Elle a fondé et coordonné le D.U. « Voix et Symptômes, Psychopathologie et clinique de la Voix » à Paris 7, de 2013 à 2020. Elle a participé à une trentaine d’ouvrages publiés dans plusieurs langues, a écrit plus d’une centaine d’articles, et elle dirige la collection Voix/Psychanalyse chez Solipsy où elle a publié Voix éperdues. Présidente du CRIVA (Cercle de Recherche International Voix Analyse) dont elle est membre fondateur, elle organise des rencontres mettant les souffrances vocales à l’épreuve de la psychanalyse. Elle coordonne les récentes publications du CRIVA.