La voix dans les contes

Seminaire CRIVA Mardi 11 Octobre 20h30, avec Adriana Varona &  Zorka Domic et Claire Gillie

ARGUMENT :
D’un pays à l’autre, d’un conte à l’autre, qu’un enfant puisse être muet inquiète, interroge, produit des mythes et des symptômes dans le lien social même. Quel est ce chœur social bruissant des animaux, de la famille, des monstres et sorciers qui gesticulent, grimacent, et bombardent l’enfant de leurs vociférations ? Quel est ce conteur, doubleur à son insu, qu’il se serre contre l’enfant au moment de l’endormissement, ou qu’il « envoûte » l’enfant dans les temps scolaires qui précèdent l’entrée dans la lecture ?
Pour l’infans mutique, comment entrer dans l’ordre des vivants, s’ériger comme parlêtre face à l’oreille béante de l’autre, si la voix refuse d’accomplir sa mission de porte-voix ? Ancêtre, sorcier, voix du passé réincarnée, quel est cet Autre tapi derrière les lèvres closes de l’enfant, et qui attend son heure pour se donner à entendre ?
Pour le conteur, porte-voix de l’écriture des contes dits pour enfants, quelles sont les acrobaties identificatoires auxquelles il est convoqué par les traditions ? Quelle voix singulière doit-il perdre pour habiller les personnages de l’histoire, en littoral de la nuit, ou à l’aube de la lecture ?
L’anthropologie psychanalytique sera ici convoquée pour interroger ce que cherche à nous dire et faire entendre ces contes, ces traditions, ces enfants-symptômes, emblématique du sujet toujours en quête de l’énigme des origines de sa voix.
D’un pays à l’autre, des psychanalystes écoutent … et tentent d’entendre cette voix a-sonore, dite pulsion invocante depuis Lacan, qui pulse derrière ces silences, ces susurrements qui hurlent parfois à la mort, ou déguisent le Réel.
Ici et Ailleurs, des enfants aux pieds-nus, en chaussons ou en souliers vernis tentent aussi d’entendre, et entendre encore, ces contes qui leur parlent de petits autres qui pourraient être eux.

Voir l'argument complet