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La dimension performative de la voix

Seminaire CRIVA Mardi 15 Mars 20h30, avec Dominique Bertrand

 

Pour la meilleur et le pire, « Performer » devient mot d’ordre dans tous les domaines de la vie sociale, jusqu’à l’art qui s’en empare pour ouvrir un nouvel espace-temps de jeu, art de l’éphémère. De l’ancien français « Parformer »signifiant parachever, parfaire, le mot passe par l’anglais pour revenir en linguistique comme « Performatif », nommant cet acte de langage qui produit son effet par simple énonciation (dans un cadre précis : « la séance est ouverte »). La notion s’étendra ensuite à tout le langage selon des modalités diverses (des cadres différents), devenant fondement logico-opératif de toute culture (les lois, la littérature, la poésie, plus largement tous les arts, dépassant les limites du langage avec la musique, la peinture, etc.), touchant jusqu’aux fondements de l’identité elle-même (le « genre »), impliquant l’intime aux prises avec la performativité du langage, et sa fonction cadrante.
Pour entendre le rôle de la voix comme « trans-per-formatif » au sein de cette complexité, retour à l’origine : la performance du Dieu biblique « formant » l’homme, Golem originel, argile inerte-muette à laquelle il donne souffle, puis voix. Ici, le rapport au temps originel-originaire - paradoxe trans-temporel - ouvre, depuis le souffle divin pénétrant l’argile, aux source de la voix : sa fonction d’altérité radicale - singularité vive entre Mort et Vérité selon l’énigme de la kabbale - qui préside à la rencontre avec l’énigme du semblable, soi autre que soi. Pour conclure : fondement d’articulation entre les formes (comme entre soi et l’autre de soi), la voix performe le sans-forme au sein des formes.

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